Les troubles de l'Irlande du Nord

Pendant trois décennies, l’Irlande du Nord a connu une sombre période de violence et d’idéologies nationalistes conflictuelles. L'époque du conflit est maintenant appelée «les troubles», ce qui a conduit à la division du pays selon des lignes sectaires et à la perpétuation de la violence.

Contexte historique

Les problèmes de l'Irlande du Nord, qui sont devenus plus graves que jamais après 1968, se préparaient depuis de nombreuses années. Les syndicalistes, pour la plupart protestants, avaient été la force dominante au parlement et avaient soutenu le maintien du Royaume-Uni. Les nationalistes et les républicains d’autre part, principalement les catholiques, souhaitaient une unification avec le sud de l’Irlande pour former la République d’Irlande. L'Irlande du Nord a été créée dans les années 1920 et les unionistes se sont engagés à renforcer leur domination politique et sociale dans la région. Avant les troubles, les tensions entre les deux factions avaient sévi en Irlande du Nord. Les tensions étaient principalement territoriales, bien qu’elles aient pris une dimension religieuse. Les nationalistes et les républicains ont été victimes de discrimination et d'oppression de la part des unionistes, ce qui a favorisé leur mécontentement.

Escalade des tensions dans les années 1960 et 1970

La violence a commencé à Londonderry le 5 octobre 1968, lorsque les nationalistes sont descendus dans la rue pour exiger la fin des pratiques de discrimination et d'oppression qui durent depuis des décennies. Des émeutes ont éclaté, qui ont vite tourné au sang après avoir été interceptées par les loyalistes. Une série de violences et de conflits a secoué l’Irlande du Nord, en dépit des interventions des gouvernements britanniques successifs. En 1969, l'armée républicaine irlandaise provisoire (PIRA) a été formée à partir de l'officiel (IRA). La PIRA a poursuivi de manière agressive la recherche de l’unification de l’Irlande et du retrait ultérieur du Royaume-Uni de la région. La PIRA était déterminée à utiliser la violence pour atteindre ses objectifs, en particulier lorsque les pourparlers avec le Royaume-Uni ont été infructueux.

Les principales factions belligérantes étaient la PIRA et l’Armée de libération nationale irlandaise (INLA) contre les forces britanniques et des groupes paramilitaires loyalistes, dont les forces de l’Ulster Volunteer Force et l’Ulster Defence Association. Les partisans des unionistes et des nationalistes se sont également fait la guerre par des actes terroristes tels que bombardements, fusillades, émeutes et incendies de maisons. La violence entre les factions belligérantes a particulièrement augmenté en 1972, lorsque les forces britanniques ont ouvert le feu sur des manifestants en marche un jour appelé le «dimanche sanglant».

Pertes et Divisions

La guerre longue de plusieurs décennies a provoqué la mort de plus de 3 500 personnes, dont la plupart étaient des civils, et environ un millier d'autres ont été physiquement mutilées. Au cours du conflit, l'Irlande du Nord était divisée en groupes loyalistes et nationalistes. Les quartiers ont été divisés, principalement à l’aide de barbelés et de murs pour marquer les territoires. Les forces armées des loyalistes et des nationalistes protégeaient leurs communautés respectives. La liberté de circulation des citoyens d'Irlande du Nord a été sévèrement restreinte.

Le chemin de la paix

Alors que les guerres faisaient rage, les Britanniques tentèrent de rétablir la paix en Irlande du Nord en suspendant le Parlement et le gouvernement sous contrôle unioniste en place. L'objectif du Royaume-Uni était de faciliter la mise en place d'un gouvernement unitaire représentant les intérêts des unionistes et des nationalistes. Les accords de paix ont débuté avec les accords de Sunningdale, signés en 1973. Une nouvelle administration a pris le contrôle de l'Irlande du Nord en 1974, où catholiques et protestants partageaient les pouvoirs exécutifs. Le gouvernement était toutefois affaibli par la résistance des protestants opposés au partage du pouvoir. Ces loyalistes opposés au partage du pouvoir déclencheraient plus tard de nouveaux conflits par le biais d'une grève des travailleurs et nécessiteraient un contrôle direct du Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni tenterait de mettre fin aux conflits par le biais de diverses initiatives de paix, mais aucune n’a été couronnée de succès. Le soutien à l'armée irlandaise républicaine (IRA) a augmenté au cours des grèves de la faim menées par des prisonniers républicains initiés par Bobby Sands en 1981. Ces grèves ont alimenté les protestations des nationalistes qui ont conduit à des guerres se poursuivant dans les années 1980. L'IRA a poursuivi sa quête agressive de retrait britannique, en se restructurant en petits groupes armés plus difficiles à pénétrer. L'IRA a orchestré une tentative d'assassinat contre Margaret Thatcher à Brighton en 1984. La faction a importé des armes de Libye et a mené des attaques terroristes telles que des attentats à la bombe et des tirs.

Une nouvelle aube

Plusieurs cessez-le-feu et des pourparlers entre les factions belligérantes ont abouti à l'accord de vendredi saint (Belfast) en 1998. Cet accord a rétabli l'autonomie en Irlande du Nord. L'accord stipulait que le statut constitutionnel de l'Irlande du Nord serait déterminé par le peuple d'Irlande du Nord qui obtiendrait la citoyenneté irlandaise et britannique. L'unification de l'Irlande du Nord avec le sud serait décidée par référendum dans les deux régions en même temps. Le pouvoir dans le nouveau gouvernement serait réparti également entre les unionistes et les nationalistes. Le peuple d'Irlande du Nord a voté en faveur du référendum et un gouvernement de coalition a été mis en place. Plusieurs conflits postérieurs à l'accord ont affaibli le gouvernement unitaire. Entre 2002 et 2007, le pouvoir direct du Royaume-Uni a été rétabli.

Une époque paisible

Un gouvernement de coalition a été formé en 2007 entre Martin Guinness du Sinn Fein Party, qui était une section politique de l'IRA, et le révérend Ian Paisley, chef du Parti démocratique unioniste (DUP). Le gouvernement était perçu comme un pas important vers l’instauration de la paix dans une région divisée par de longues guerres d’une décennie. Les tensions en Irlande du Nord ne sont toutefois pas dissipées. Les catholiques et les protestants continuent à être divisés de manière subtile, bien qu’il n’y ait pas eu de manifestation violente de la fièvre existante.